BONJOUR,
Une Histoire d'ESSÉ
COMMUNAL
Julien-Jean-Baptiste est
né à ESSÉ, en Ille et Vilaine, au sein d'une grande famille (10
enfants), en même temps que sa jumelle, le 27 Octobre 1867, il est
23 H, dans le hameau de Haute Coudre.
Issu
d'une famille d'agriculteurs, il devient hongreur et pratique la
castration des chevaux - opération faite dans le but de les calmer-
À
la fin de l'année 1891, il s'installe assez loin de sa famille, au
PERTRE (proche de VITRÉ) à la limite de la MAYENNE et de
l'Ille et VILAINE. Là, il rencontre une jeune fille qui lui plaît
et qu'il aimerait bien épouser, seulement le père ne tient pas à
ce que sa fille s'unisse à un homme si peu fortuné......Alors, il
lui faut trouver de l'argent.
Le
7 mars 1892, il fait une première tentative d'agression sur une
femme seule à qui il réclame de l'argent ; celle-ci refuse malgré
les menaces de l'homme. L'endroit est fréquenté et il juge
préférable de s'éloigner et même de quitter les lieux. Au hasard
d'une rencontre, alors qu'il se trouve dans l'auberge où il a pris
pension, il croise un certain GALLAIS, Jean-Julien qui vit au Bas
Chevrier avec sa fille : Marie-Reine qui aura bientôt 29 ans ;Marie
Reine est née le 30 Mars 1863 au Pertre, à 1 h. Il est veuf depuis
peu et a le projet d'acheter une ferme avec le joli pécule
qu'il a mis de côté (4 000 frcs) ; la conversation se poursuit : le
lendemain, il se rendra à la foire à la GRAVELLE en MAYENNE ; sa
fille restera pour s'occuper du bétail.
Pour
Julien COMMUNAL, c'est le bon moment. Suivi de son chien, il se rend
au Bas Chevrier vers 13 h. Contrairement à ce qu'il avait imaginé,
la jeune femme est présente près de son foyer ; rentrée plus tard
que prévu, elle s'est préparé un bol de soupe avant d'aller
rentrer les bêtes. Il salue la jeune femme, la conversation débute
et alors qu'elle se penche vers le chien pour le caresser...
C'est
le moment que choisit Julien COMMUNAL pour frapper sur la tête,
Marie GALLAIS. Avec la corde que devait utiliser la jeune fermière
pour rentrer le bétail, il enserre le cou de sa victime qui se
manifeste et tente de se dégager. Il lâche la jeune femme, reprend
son bâton et lui assène de nouveaux coups, lui pilonnant la
tête...mais elle respire encore alors sortant son couteau, il la
saisit par les cheveux et lui perce la gorge créant une forte
hémorragie.
Dès
lors, il entreprend de fouiller la maison et commence par forcer les
portes d'une armoire qui ne cède pas, il s'attaque à une seconde
dans laquelle, il trouve 230 frcs. Il semble bien que cela lui
suffise..On est très loin des 4 000 frcs rêvés pourtant.
Avant
de quitter la maison, il traînera le cadavre et le jettera dans la
cheminée, pensant naïvement que l'on croirait à un accident, une
chute dans l'âtre.
En
fin d'après-midi, un voisin surpris de voir les bêtes dans la
prairie, vient s'assurer que tout va bien chez les GALLAIS. Il
découvre le corps en butant contre lui dans l'obscurité de la
pièce. Il s'en va donner l'alerte.
Pendant
ce temps là, Julien COMMUNAL est rentré et après avoir réglé
quelques dettes, s'en est allé boire dans son auberge habituelle où
la nouvelle de la mort atroce de la jeune femme est relatée par un
habitant du PERTRE. Julien COMMUNAL feint l'ignorance et
l'indignation mais son visage se glace quand il apprend que le
meurtrier a laissé sur les lieux son couteau, l'arme du crime.
M.
GALLAIS rentré de la foire ayant eu connaissance du drame par les
gendarmes se trouvant sur sa propriété a vite constaté qu'un
larcin avait été commis. Dans le même temps, à l'auberge,
on a vite remarqué les largesses de Julien COMMUNAL alors qu'on le
sait "sans le sou". Les clients soupçonneux se rendent dès
le lendemain auprès des autorités pour leur en faire part. Les
gendarmes arrêtent rapidement le vaurien qui confronté aux pièces
à conviction et aux témoignages de ceux qui disent l'avoir vu dans
les parages avec son chien, avoue.
Deux
mois s'écoulent et le voilà présenté à la Cour de Justice où un
portrait diabolique du meurtrier est bâti : son manque de
sensibilité. On va reconnaître la préméditation pour le vol et on
essaiera de faire admettre des circonstances atténuantes pour
l'assassinat de Marie-Reine GALLAIS. Le jury a tranché :
condamnation à Mort.
De
retour dans sa cellule, Julien COMMUNAL tombe malade et semble
déprimé. Il tentera d'obtenir la clémence du Président mais sa
grâce lui est refusée. L'exécution doit avoir lieu le 20 Juillet.
C'est
Louis DEIBLER qui s'en chargera. Anatole
DEIBLER un
rouquin à la barbe bien taillée, en redingote sombre, aux allures
de Dandy, accompagné de ses deux fils, prépare
méticuleusement tous les détails de l'exécution. Sur le Champ de
Mars, l'exécuteur est connu et apprécié pour le soin apporté
à ses fonctions. C'est avec une rapidité inouïe que tout se passe
ce 20 Juillet 1892 à 4 H.
Le
corps n'ayant pas été réclamé, il est remis à la faculté de
Médecine.
Moins
d'un an plus tard, M. GALLAIS dont le chagrin est immense, tentera
une nouvelle vie auprès de Valentine ORHAN âgée de 26 ans...le 13
juin 1893 au PERTRE ; son coeur est cependant brisé et après deux
ans de mariage, on l'enterrera.
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